Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/159

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des chevaux, des équipages, des parcs, des châteaux, et même celle du pouvoir. Cette idée pourtant n’étoit pas encore bien claire dans mon esprit. Ma générosité étoit accompagnée d’une grande impatience. Je croyois qu’avec de l’argent, comme avec la lampe d’Aladin, on devoit satisfaire sur-le-champ tous ses désirs ; je voulois que dans un clin d’œil la maison d’Ellinor fût bâtie ; mais les ministres de la lampe d’Aladin n’étoient pas Irlandais. Les lenteurs, les bévues de mes ouvriers, me donnèrent mille accès d’impatience ; un spectateur de sang-froid eût difficilement décidé lequel étoit le plus ridicule de leur engourdissement invétéré, ou de mon exigeante pétulance.

— Quand nous aurons recueilli les patates, et coupé le gazon, nous