Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les froids raisonnemens de M. M’Léod m’accabloient, et je résolus de ne plus les provoquer. Je ne fus cependant pas ferme dans ma résolution ; toujours chancelant dans mes vues, j’étois bien aise d’obtenir son approbation, au moment même où j’étois jaloux de son entremise.

Un jour, je voulus augmenter le prix du travail. Mais M. M’Léod me dit qu’il seroit possible que le peuple travaillât moins, dès qu’il verroit qu’avec moins de peine il pourroit gagner sa vie.

Dans mon embarras, je pensai à baisser le prix des journées ; il faudra bien, dis-je, que ces fainéans travaillent ou qu’ils meurent de faim. L’impatientant M. M’Léod me répondit : il vaudroit peut-être mieux laisser les choses comme elles sont.