Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/171

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foiblesse d’esprit et même de lâcheté. Il est certain, étoit le commencement de toutes ses phrases. Littérature, morale, politique, économie, législation ; affaires civiles, ecclésiastiques, militaires, il décidoit tout du ton le plus tranchant. Lui ! il ne lisoit rien ; il n’avoit rien à faire avec les livres : il ne consultoit que ses yeux et ses oreilles ; le sens commun étoit son guide universel. Quant à la théorie, il n’en faisoit aucun cas ; la pratique, l’expérience, voilà les règles auxquelles il en appeloit ; et son expérience se bornoit à ce qu’il avoit vu dans le village de Hardcastle.

D’abord je le pris pour un très-habile homme, et je me réjouis cordialement de voir mon sceptique réduit au silence. Après le dîner, à chaque décision qu’il donnoit, j’avois