Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/239

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leur adresser la parole ? Comprend-il leur langage, comprendroient-elles le sien ? lorsqu’il s’informe d’un fait, je le défie d’obtenir la vérité si on a quelqu’intérêt à la lui cacher ; et il y a toujours dix contre un à parier qu’un Irlandais interrogé par un Anglais ne voudra point lui répondre franchement. Il n’y a pas ici une femme, un enfant qui n’aient l’art de faire croire à Milord tout ce qu’ils voudront. Ainsi, mon cher cousin, après avoir battu l’Irlande dans tous les sens, la connoîtra à-peu-près comme le badaud de Londres, qui n’est de sa vie sorti de sa chère ville natale, et qui n’a vu d’Irlandais que sur le théâtre, où les représentations sont exactes comme celles que nous donnent les Chinois, des lions qu’ils peignent d’après des ouï-dire.