Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/380

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verois tout prêt en arrivant. Durant cet intervalle, je ne vis personne excepté Joe Kelly, et je courus le risque de devenir misanthrope par pure indolence. Je ne haïssois point mes semblables, mais je redoutois la peine de leur parler. Mon seul amusement à cette époque, étoit d’errer sur le bord de la mer. Ordinairement je m’asseyois au pied d’un rocher, et là je contemplois le mouvement des flots. Il y avoit quelque chose dans ce spectacle qui m’enchantoit. Je pouvois passer des heures entières, immobile sur le rivage de l’océan ; car sans sortir de mon inaction, je voyois une grande opération de la nature ; le bruit des flots et leur agitation également monotones me plongeoient insensiblement dans une douce rêverie.

Un soir que j’étois assis à ma place