Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/437

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de ma vie, quand la douleur me déchiroit le cœur. Et ce pauvre Christy que j’ai si maltraité, que j’ai dépouillé pour vous de l’héritage auquel il avoit droit, Christy s’est toujours conduit à mon égard comme un fils respectueux ; il ne m’a jamais rien refusé de ce que je lui ai demandé, tandis qu’en vous je ne trouve pas la moindre tendresse. Il faut donc que je vous dise et que je vous répète que celui qui travaille actuellement à la forge comme un esclave pour me donner le prix de ses sueurs ; celui qui tous les jours se contente, pour sa nourriture, de quelques patates et d’un peu de sel ; celui qui a le visage et les mains tellement noircis par la fumée que vous lui demandiez l’autre jour si jamais il les avoit lavés depuis qu’il étoit né ; celui-là, enfin, devroit loger dans le