prouver. J’en examinai la date, et je vis qu’elle s’accordoit parfaitement avec celle indiquée par Ellinor. De retour chez moi, mon premier soin fut de donner une belle perruque à Christy ; j’étois sûr que ce présent le décideroit à se faire raser les cheveux ; car les gens du bas peuple en Irlande ont cela de commun avec les élégantes, et les belles de Londres et de Paris, qu’ils préfèrent des cheveux d’emprunt à leur chevelure naturelle. Ellinor me dit que je risquois d’autant moins à le laisser tondre, qu’il portoit sur son crâne les cicatrices d’un grand nombre de coups reçus aux foires des environs ; et qu’une de plus ou de moins n’y seroit pas remarquée. Aussitôt que Christy fut rasé et qu’il eut arboré la perruque, je m’arrêtai en passant devant sa boutique pour y faire ferrer
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