Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/495

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tère qui me concernoit ; et quand par un miracle je l’eusse découvert, quel parti en pouvois-je tirer ? Ne dépendoit-il pas de lui, s’il l’avoit ainsi voulu, de profiter de l’avantage que lui donnoit la loi, de me faire soutenir un procès qui m’eût ruiné et qui eût duré autant que ma vie ? Mais c’est un homme honnête, il s’est conduit comme bien des seigneurs ne se seroient pas conduits à sa place. Au reste, une bonne conscience vaut mieux qu’un royaume entier, et ce trésor l’accompagnera partout où il portera ses pas ; tout ce qui m’afflige, c’est qu’il nous quitte. S’il avoit voulu céder à mes prières, il seroit resté parmi nous, et nous eussions partagé également ; mais il est trop fier pour cela, et il a le droit d’avoir de la fierté, car, n’importe qui fût sa mère, il a vécu et il