Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/501

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passée, je regrettai amèrement le temps que ma dissipation et mes extravagances m’avoient fait perdre ; j’observai combien peu ma richesse avoit servi à mon bonheur ainsi qu’à celui de mes semblables ; combien peu d’avantages j’avois retirés de mon éducation et de la facilité que j’avois eue d’acquérir des connoissances. J’aurois pu fréquenter en Angleterre la société des hommes les plus instruits et les plus remarquables par leurs talens, et j’avois sacrifié ma jeunesse à des oisifs, des joueurs, des épicuriens, et je savois qu’il ne restoit pas la moindre trace de mon existence dans l’esprit de ces égoïstes qui se disoient autrefois mes amis. Je désirois de pouvoir recommencer ma vie, et je sentois que si cette faculté m’eût été accordée, je n’aurois pas dissipé mes jours aussi