Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/537

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paroître avec avantage en public ; les vœux plus sages de l’autre n’aspiroient qu’au bonheur domestique. J’admirai long-temps l’une avant de l’aimer ; pour Cécilia je ne l’avois point admirée encore que je l’aimois déjà.

Tant qu’il me fut possible, je cherchai à me persuader à moi-même que je ne sentois que de l’estime pour mademoiselle Delamère ; mais dès qu’une fois je me vis forcé de m’avouer que je l’aimois, je pris la résolution de fuir ses charmes dangereux. Que je serois heureux, me dis-je, si je possédois encore la fortune que j’ai perdue ! Mais dans ma situation présente qu’ai-je à espérer ! certainement, mon ami, lord Y*** n’en a pas agi avec sa prudence ordinaire en m’exposant à une tentation semblable ; mais il croyoit sans doute que l’impossibilité où je