dû changer. Elle savoit toutes les histoires des chefs de l’Écosse et de l’Irlande. Il faut qu’elle m’ait conté vingt fois celles d’Oneill, Barbe-Noire. Elle connoissoit une multitude de fées et de sorcières ; sans compter les esprits et les revenans qui remplissoient tous les châteaux, y compris celui de Glenthorn qu’elle me donna enfin le désir de connoître. Depuis long-temps elle demandoit tous les soirs au ciel le bonheur de me voir dans mon château. Depuis long-temps elle seroit venue en Angleterre m’en faire l’invitation, si son mari, tant qu’il avoit vécu, ne l’en avoit pas empêchée en traitant ce voyage d’entreprise folle. Mais enfin Dieu avoit appelé à lui son mari, et rien alors n’avoit pu l’empêcher de venir voir son cher nourrisson, à son jour de naissance ; si elle
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