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Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/26

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était trop ému, sa main tremblait en tournant le bouton de la serrure…

Enfin la porte s’ouvrit.

Et Julie apparut, éclairée par la lumière de l’électricité qui brillait dans la chambre d’Adrienne.

Naturellement ce fut la jeune femme qui tourna le commutateur pour éclairer le salon où se trouvait Alfred.

Celui-ci n’osait parler. Il regardait Julie en balbutiant.

— Je vous demande pardon, fit la soubrette, je crois avoir oublié quelque chose sur le guéridon…

— Quoi donc ?

— Un peigne…

Et elle fit mine de chercher sur la table.

— C’est curieux, dit-elle, je ne le vois pas. Je croyais pourtant bien l’avoir laissé là…

Alfred s’empressait gauchement.

— Il est peut-être sur la cheminée, disait-il.

— Ou bien il aura roulé par terre. Aidez-moi donc, voulez-vous ?

— Mais avec plaisir.

Et Alfred se baissa pour regarder sous les meubles.

Un instant après, Julie se baissait, elle aussi, et le jeune homme sentait le long de sa joue la caresse des cheveux de la jeune femme.

Il se releva tout rouge.

— Vous l’avez trouvé ? dit Julie.

— Non. Non. Seulement-je ne sais pas ce que j’ai…

La servante souriait.

— Ce ne sera rien, asseyez-vous, ça va passer…

Il s’assit, en effet, sur le divan, et Julie s’assit à côté de lui…

Il la regardait.

Elle rieuse, lui demanda :

— Qu’ai-je donc de si curieux que vous me regardez ainsi ?…

Alfred ne savait plus quoi dire.

Cependant, poussé par il ne savait quelle force, étonné lui-même de sa décision soudaine, il laissa échapper :

— Mademoiselle Julie, vous me pardonnerez de ce que