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Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/31

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nièce — où plutôt ma cousine. Puisque celle-ci n’a pas voulu venir avec son frère, vous prendrez sa place.

« Quant à vous, Alfred, vous devez, à partir de demain, considérer Julie comme votre sœur, et vous aussi, la présenter comme telle lorsque je vous le demanderai.

« Cela est le point de départ du programme que je me suis tracé et que j’entends que vous exécutiez avec moi.

« Autre chose, Julie, quel est votre nom de famille ?

— Madame ne s’en souvient pas,

— Ma foi non.

— C’est Laroche.

— Fort bien. À partir de demain, Alfred, vous troquerez votre nom de Valentin pour celui de Laroche,

— Ah !… C’est nécessaire ?

— C’est absolument indispensable. Je le veux ainsi. Retenez bien cela, vous vous nommez désormais Alfred Laroche.

— Oui, ma cousine. Mais que diront mes pagents ?

— Ils ne diront rien. Car je n’ai pas besoin et même je vous défends de les en informer. Cela est affaire entre nous.

— Je ne comprends pas…

— Je vous ai dit d’obéir aveuglément, sans me demander mes raisons. Vous n’avez pas besoin de comprendre.

— Bien, ma cousine…

— Julie, vous vous occuperez dès demain matin de vous chercher une remplaçante. En même temps, vous tâcherez de me procurer une autre cuisinière et un autre chauffeur, car je vais donner leur huit jours à tous mes domestiques

« Officiellement, il en sera de même pour vous. Mais vous saisissez, vous qui êtes fine, le motif de ma décision. Les gens de l’office qui viendront ne doivent plus vous connaître autrement que comme étant ma cousine.

Julie sourit. La perspective d’être traîtée dorénavant comme une patronne et de devenir en quelque sorte la demoiselle de la maison, ne lui était pas désagréable. Elle se voyait fort bien dans ce rôle imprévu qui lui ouvrait des horizons nouveaux…

Elle dit :