Page:Edmond-Mandey-Le Deux Centieme-1910.djvu/1

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CONTES ET NOUVELLES

LE DEUX CENTIÈME

Séparateur


— Alors, c’est bien 199, il n’y a pas d’erreur ?

— C’est bien 199, monsieur le maire, il n’y a pas d’erreur.

— Et rien à espérer d’ici demain matin : pas un enfant à naître ?

— Pas un enfant à naître.

— Et à Grouilly ?

— Grouilly compte deux cents habitants juste.

— Nous sommes flambés !

Et le maire arpentait rageusement la grande salle où se réunissait habituellement le conseil municipal de Châteauvieux. Il était furieux, le maire, car c’était l’honneur de la commune qui était en jeu : depuis des temps immémoriaux, Châteauvieux était plus important que Grouilly, ancien hameau, et voilà maintenant que le hameau dépassait la commune ! La rivalité était grande entre les deux villages : quel triomphe pour les gens de Grouilly !