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s’enthousiasmait peut-être un peu vite pour un monsieur que, somme toute, nous connaissions fort peu.

— Alors, tu m’as débiné ?

— Oh ! tu sais… Juste ce qu’il fallait !

Roger prit un air grave pour dire :

— Cela, madame, mérite une punition !

— Une punition ! Laquelle ?

Et, penché à l’oreille de Gaby, son amant lui apprit quelle pénitence il entendait lui infliger… La jeune femme fut loin d’en être affectée ; au contraire, elle déclara même :

— La pénitence est douce !… Nous recommencerons !…

En même temps elle se serrait amoureusement contre son amant, qui tenait absolument à ce qu’elle accomplit sa pénitence sur le champ… Cette pénitence ainsi qu’elle l’avait dit ne lui fut nullement déplaisante. On s’en serait rendu bientôt compte, si l’on avait pu écouter, par les soupirs que poussait la jeune Gaby…

Et puis, ce fut le traditionnel ménage à trois. Anselme Trivier jurait plus que jamais par Brémond, qui était peu à peu devenu son ami le plus cher…

iv

ce que Gaby n’avait pas prévu


— Non… Roger… Pas comme ça… Tenez, par la bande… et puis, après, par la rouge… !…

Oui, c’est bien au lieutenant Roger Brémond que ces paroles sont adressées par Anselme Trivier…

Roger est devenu tellement l’ami d’Anselme qu’à présent il joue au billard avec lui…

Gaby n’en sait rien évidemment, car si Gaby savait une chose pareille, elle serait désespérée. Ce n’est pas pour que Roger serve de partenaire à son mari qu’elle a voulu qu’ils se connaissent !… Si elle avait jamais supposé une chose pareille, elle eût certainement préféré mille fois que les deux hommes s’ignorassent éternellement.