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« Peu importe, d’ailleurs, le dénonciateur. Le plus urgent, c’est d’enlever à ton mari ses derniers doutes…

— Oui. Aussi, voilà, j’ai pensé à quelque chose… j’ai un plan…

— Voyons, ce plan.

— Voilà… Nous allons traiter le sujet par l’homéopathie… c’est-à-dire guérir le mal par le mal… Autrement dit, nous détruirons l’effet d’une première lettre anonyme par une seconde lettre anonyme.

— Et que dira cette seconde lettre ?

— Elle donnera à monsieur mon mari des précisions, lui indiquant le jour et l’heure où je devrai venir te retrouver chez toi…

— Je ne comprends pas…

— Seulement, ce ne sera pas moi qui viendrai, mais une autre femme… une autre femme qui aura mon allure générale et que nous allons tâcher de découvrir… Tu comprends, maintenant…

— Si je comprends… Mais il y a des idées géniales dans cette petite tête-là !

— Tu trouves ? fait Gaby en souriant…

— Je trouve !… C’est admirable. Pour la peine, il faut que je t’embrasse…

Et Roger embrasse Gaby pour son heureuse idée. Il fait même mieux que de l’embrasser, car Gaby ne se contente pas des demi-démonstrations d’amour. Si le pauvre Anselme pouvait voir sa femme et son ami en ce moment, il serait convaincu que son épouse ne dormait pas la veille du sommeil de l’innocence. Mais, en ce moment, Anselme Trivier est penché sur des comptes compliqués dans son bureau de la Banque Générale des Valeurs et les heureux amants n’ont rien à redouter de lui… Aussi en profitent-ils ainsi que nous venons de le voir.

Ces effusions passées, ils reviennent au plan de Gaby, dont il s’agit d’assurer l’exécution. Ce qu’il faut en premier lieu, c’est trouver la personne qui consentira à se substituer à la jeune Mme Trivier le jour où l’on amènera le pauvre mari à suivre celle qu’il prendra pour son épouse…