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scrupule de berner cet excellent ami. Aussi, lorsqu’Irène, ayant convenu définitivement du jour et de l’heure, où elle devait se trouver là, se dirigea vers la porte, Roger la prit à part pour lui dire tout bas :

— Arrange-toi pour le séduire ! Si tu réussis à ce qu’il couche avec toi, ce sera parfait !

Irène répondit :

— Ne t’en fais pas, mon vieux !… Pour ça, je suis un peu là… s’il n’y a que ça pour te faire plaisir, ce n’est pas difficile !…

Et Roger revint vers Gaby en lui disant :

— Ma chérie… il ne faudra pas m’en vouloir…

— Pourquoi ?…

— Tout à l’heure, quand Irène a déclaré « qu’elle ne toucherait pas à ton mari », ça n’a pas eu l’air de t’intéresser beaucoup, alors, moi, j’ai cru bon de lui dire d’essayer de séduire Anselme… Tu comprends, s’il nous trompe, ce ne sera plus la même chose, nous n’aurons rien à nous reprocher… Ça ne te fait rien ?

Gaby se mit à rire :

— Ma foi non ! Rien du tout !… Si tu m’en aimes mieux !…

— Mieux ! ça n’est pas possible, ma mignonne !…

— Dis donc ! Pour le moment… Il ne s’agit pas d’Anselme et d’Irène… mais de nous !…

— Tu n’y penses pas, petite Gaby… tu sais bien que ton mari m’a donné rendez-vous. Ce n’est pas le moment de le faire attendre pour augmenter ses soupçons…

— Ah ! zut !… Il nous embête à la fin ! Il n’y en a que pour lui, on ne parle plus que de lui, on ne pense plus qu’à lui, on ne s’agite plus que pour lui… Tu peux dire qu’il nous encombre celui-là…

— Ah ! ma pauvre chérie ! Je te l’avais bien dit quand tu m’as parlé la première fois de faire sa connaissance. Regarde comme nous étions heureux avant que je devienne son meilleur ami… nous avions tout notre temps pour nous aimer sans complications…

— Ça ne fait rien, Roger… écoute…

— Mais il ne me reste pas plus d’un quart d’heure !