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— Oh ! oui !…

Ils allaient échanger un baiser, lorsqu’Anselme réapparut avec les cigares.

— Ils sont excellents, dit-il… Et si vous voulez bien, nous les allumerons avec cette lettre anonyme cause de tout le mal…

Roger alluma son cigare avec le billet qu’il avait lui-même adressé au mari de sa maîtresse…

Pourtant, il se retira, mécontent de lui-même plus que d’habitude, sans savoir même pour quelle raison…

Quant à Gaby, elle se demandait si son mari allait lui demander cette nuit-là, comme le jour de la première lettre anonyme, de lui pardonner sur l’oreiller. Elle en doutait un peu, parce qu’elle pensait bien qu’Irène lui en avait enlevé les moyens…

Elle n’en fut que plus étonnée lorsqu’Anselme lui fit des avances, avances qui ne restèrent pas platoniques. Amenée ainsi à tromper Roger avec son époux, la pauvre Gaby fut stupéfaite de l’ardeur montrée par Anselme, malgré l’après-midi passée avec l’ex-amie du lieutenant Brémond.

x

Qui finit de façon inattendue


Roger était accouru dès le matin chez Irène. Il avait besoin de connaître la vérité sur ce qui s’était passé entre elle et le mari de Gaby ; il avait besoin surtout d’avoir la confirmation de la trahison d’Anselme.

— Cela n’est pas douteux, se disait-il. Il n’a pas résisté à cette enjôleuse et c’est ce qu’il ne nous a pas dit, certain qu’Irène étant ma maîtresse n’irait pas me raconter qu’elle s’était offerte à mon meilleur ami… Par conséquent, Gaby a raison, je n’ai plus de remords à avoir. Anselme mérite la peine du talion que nous lui appliquons déjà depuis un certain temps. Anselme n’est pas digne de notre pitié.

Mais, lorsqu’Irène lui eût expliqué comment s’était passée l’entrevue entre elle et M. Trivier, il changea complètement d’opinion.