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Quand même, elle essaya de reprendre son amant, en lui demandant une fois encore d’unir ses lèvres aux siennes…

Mais Roger ne voulut pas faiblir… Il consentit seulement, parce qu’elle lui promit d’être bien raisonnable, à la revoir encore avant son départ qui, d’ailleurs, devait être prochain…

Il devait quitter, avec deux autres aviateurs, l’aérodrome de Villacoublay pour rejoindre Tunis par la voie des airs.

Au jour dit, Anselme Trivier était sur le terrain d’aviation avec sa femme… Il avait serré la main affectueusement et non sans émotion, au lieutenant avant de se séparer de lui…

Gabrielle avait été très forte. Elle avait retenu ses larmes, refoulé son chagrin ; elle avait seulement serré un peu plus longtemps qu’il ne fallait dans sa petite main la main de son Roger qu’elle reverrait, elle ne savait pas quand, malgré qu’elle lui eut bien fait promettre de revenir la voir un jour, plus tard, ou même quand des années se seraient écoulées…

Elle lui avait juré qu’elle n’aurait jamais d’autre amant que lui, il avait été le premier, il serait le seul… elle serait maintenant fidèle à son mari… son mari, qui serait encore un lien entre elle et Roger, parce qu’ensemble ils parleraient de lui…

Anselme, lui aussi, avait fait promettre à son ami de venir le voir, la première fois qu’il viendrait en France… tout au moins de lui écrire…

Des ronflements de moteurs ; quelques bonds sur le sol, puis les oiseaux s’élancèrent vers le ciel bleu, clair et sans nuages.

Bientôt l’avion de Roger ne fut plus qu’un point lointain dans l’azur… et la pauvre petite Gaby, toute songeuse, au bras de son mari pensait :

— Mon bel amour s’est envolé !…

FIN

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