Page:Edmond Mandey L amant de Gaby, 1924.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 6 —

lui faisant valoir que son cas n’est pas le même, que puisqu’il était son amant avant de connaître le mari, en somme il n’a pas trahi l’amitié de celui-ci… si bien que Roger est tout près de se laisser fléchir…

Et lorsque Gaby le regarde amoureusement avec ses beaux yeux noirs brillants d’amour, dame, il n’y a plus rien qui tienne, il fléchit tout à fait, il capitule complètement, si complètement que les deux amants en oublient de nouveau l’heure tardive et que la demie de huit heures sonne alors que Gaby pousse encore de longs soupirs dans les bras de Roger.

Elle bondit cette fois :

— Mon chéri !… Vite !… Je vais être en retard. Aide-moi à m’habiller.

— Tout de suite, ma mignonne !

Pressée, nerveuse, affolée, elle ne trouve pas ses bas, que son amant cherche avec elle. Ils sont là, cependant, jetés à terre, près du canapé…

Et pourtant, Roger et Gaby n’ont pas besoin de s’inquiéter, car, au même moment, Anselme Trivier, sans se soucier de l’heure lui non plus, est couché sur le billard ; ses partenaires haletants comptent les coups de la série interminable qu’il joue :

— 66… 67… 68… 69…

Et le champion amateur continue…

ii

un malotru corrigé


Ce n’est pas le tout de vouloir faire entrer en relations son mari avec son amant ; encore faut-il trouver le moyen.

Il était impossible à Gaby de présenter tout de go le lieutenant Roger Brémond à M. Anselme Trivier… Il était indispensable de trouver un tiers, de faire naître une circonstance… qui permit, sans éveiller aucun soupçon, aux deux hommes de lier connaissance.