Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
233
histoire de l'abbaye des écharlis

maine et appartenant à une autre abbaye. Ils recourent à l’arbitrage de Landry, Garnier, etc. Les juges statuent que les dîmes appartiennent à Fontainejean et que si cette abbaye acquiert des biens sur le territoire de l’abbaye de Ferrières, elle aussi devra payer les dîmes. Les deux parties acceptent cette sentence le 3 janvier 1157[1].

Mais pour éviter ces ennuis, pour jouir paisiblement de ses propriétés, on les fait confirmer par le roi, l’évêque ou le pape.

Les moines des Écharlis, qui ont eu des difficultés avec plusieurs héritiers de donateurs et surtout avec Séguin l’Enfant, demandent à Hugues, archevêque de Sens, de les prendre sous sa protection. Hugues accède aussitôt à leur demande : par une charte de 1151, adressée à Landry, le quatrième abbé, il confirme les dons faits à l’abbaye : Villare où se trouve l’abbaye, l’approbation de Milon de Courtenay, les Fontaines, la terre de Séguin Rufin sur Villefranche, Arblay, les Vieux-Écharlis, l’usage de la forêt de Wèvre, Chailleuse, la moitité de la forêt de Bornisoie, des vignes à Châteaurenard et à Joigny, Talouan, Vaumorin, Beauciard, le moulin et les prés de Theil, les prés de Fossemore. Il déclare que personne ne doit troubler les religieux dans leurs propriétés : « Si quelqu’un, connaissant ce privilège, ose l’enfreindre et ne répare pas le mal qu’il a fait, qu’il perde son honneur et soit éloigné du corps et du sang très saints de J.-C.[2]. »

Le 11 avril 1156, le pape Adrien protège, à son tour, l’abbaye par la bulle suivante adressée à Hugues, archevêque de Sens : « Par la garantie que vous accorde le présent décret, nous ordonnons que vous et vos successeurs puissiez jouir en paix des biens que votre église possède justement et canoniquement, soit par les largesses des rois et des grands, soit par les offrandes des fidèles ou pour toute autre cause légitime. Dans rénumération de ces biens, nous voulons désigner, d’une manière spéciale, les abbayes de Saint-Pierre-le-Vif, Saint-Rémy, Dilo, Preuilly, Fontainejean, les Écharlis, etc. Nous déclarons qu’il n’est permis à personne de porter le trouble dans votre église ni de la spolier d’aucun de ses biens,

  1. Abbé E. Jarossay, Histoire de l’abbaye de Fontainejean, Orléans, Herluison, éditeur.
  2. Arch. de l’Yonne, H 648, liasse. Quantin, Cartulaire de l’Yonne, I, p. 482.