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histoire de l'abbaye des écharlis

bail emphytéotique, le moulin de Donzy au marquis d’Hautefeuille. Il prend sans doute en mains l’administration de l’abbaye : un différend ne tarde pas à s’élever.

Il est évident que, l’argent diminuant de valeur, les religieux n’ont pas assez de revenus pour les réparations du monastère. Ils élèvent donc de légitimes réclamations et chargent l’un d’eux, Béraut de Bourbon, de faire une nouvelle transaction avec l’abbé ; mais quand elle est terminée» le 8 juin 1678, ils refusent d’abord de la ratifier, puis, après diverses discussions, l’acceptent le 18 août 1678[1].

Ils jouiront de la récolte de tous les grains et fruits de leurs métairies, des pêches des étangs de l’abbaye (la Ricardière, la Porcherie, Arblay), qu’ils sont tenus de faire à la Saint-Martin prochaine, de l’étang des Massons qui leur appartient par l’ancien Concordat.

L’abbé se réserve : 1° les fruits et emblavures de la grande métairie située devant la grande porte de l’abbaye ; 2° l’avoine des grandes vignes et de l’étang de Bourbeuse (les religieux fourniront, pour ensemencer cet étang, six bichets d’orge que l’abbé leur rendra après la récolte).

Il leur laisse l’herbe et la pâture située au-dessous de l’étang des Chevaliers, l’herbe que leur métayer a prise à la queue de l’étang de la Chaumotte, mais non celle qui reste à enlever. Il remboursera les fauchaison, fenaison et charrois des prés de Villers qu’il a fait serrer, payera les dîmes que les religieux sont condamnés à payer à l’abbé Jodrillat, curé de Villefranche, leur remboursera incessamment 86 livres 15 sols (environ 289 fr.) qu’ils ont payés à Jodrillat pour la moitié des frais de deux exécutoires des juges du Conseil.

Les religieux lui cèdent leur part sur l’augmentation des recettes de Châteaurenard, lui remettent 21 muids de vin et 400 faix de paille qu’il leur doit pour l’année courante.

L’abbé est tenu d’accepter les marchés des dîmes qu’ils ont faits avec Martin Ragon et le marché de l’herbe et tonture des prés du grand moulin conclu avec Eustache Tonnellier, de Villefranche. Il ne pourra rien demander aux religieux pour l’herbe qui était dans le moulin abbatial, les moines lui ayant


    Dicy, s’engage à donner à Roger, pendant quatre ans, 18 livres pour 4 arpents de pré.

  1. Arch. de l’Yonne, Fonds des Écharlis. Cet acte a été fait par Chamillard, notaire à Villefranche.