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Page:Edmond Texier - La Grèce et ses insurrections, 1854.djvu/38

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IX

Cette occasion se présenta le 19 avril 1825. Dès le matin, Ibrahim, qui a remarqué la veille que les Grecs sont hors d'état de garder leurs positions par suite de la mauvaise disposition de leur plan de bataille, donne le signal de l'attaque. Il fait ouvrir le feu avec son artillerie et son infanterie régulière, puis il tombe lui-même sur le centre de l'armée grecque à la tête de ses mamelucks réguliers; les deux ailes de l'armée hellénique résistent au choc et gardent leurs positions avec beaucoup de fermeté ; mais le centre est enfoncé; le corps de Botzaris s'y porte inutilement, il est taillé en pièces, et c'est à grand'peine que le général grec parvient à se sauver après avoir perdu l'élite de ses soldats.

X

Le lendemain de cette affaire, Ibrahim, comptant sur la terreur qu'elle avait dû causer dans la place, tenta d'y donner un assaut. Il fut obligé de renoncer à son entreprise; mais il n'en fut que plus ardent à continuer les travaux du siège dans toutes les règles de l'art; il éleva de nouvelles batteries du côté de la terre et fit toutes ses dispositions pour attaquer un îlot qui défend l'entrée du port de Navarin et qui s'appelle l'île de Sphacterie.

Les dispositions prises, les vaisseaux de guerre du pacha se portèrent entre le port de Navarin et l'île, de manière à empêcher la sortie des bâtiments grecs et à s'opposer à l'escadre de Miaoulis, qui croisait toujours en vue.