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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/111

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RAYMONNE


À mon ami Louis K…

I

L’IDYLLE

  
Dans la manse du serf que l’aube pâle argente
Ils sont deux : elle et lui. La saison diligente,
Avril, le doux printemps, a réveillé l’amour.
Huguet, l’obscur manant, se penche sur Raymonne.
Le gars robuste, épris de la fille mignonne,
Lui parle en attendant qu’elle chante à son tour.

Les merles font chorus au dehors. L’air pénètre
En brise de senteurs par l’unique fenêtre.
Les ombres de la nuit s’effacent dans le ciel,