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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/138

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Raymonne

Effleurés en marchant par l’aile des phalènes,
Donnant par des baisers à leurs âmes trop pleines
Le seul soulagement qui ne lasse jamais.

Poète, arrête-toi, car un lecteur rigide
Refuse d’épier la course de sylphide
Que firent nos époux au fond des grands bois sourds.
Mais pourtant, n’en déplaise à son œil terne et louche,
Je lui dirai qu’ayant enfin choisi leur couche,
Longtemps ils ont bravé les pavots les plus lourds
Dont Morphée essaya pour chasser les amours ;
Et l’aube les trouva la bouche sur la bouche,
Endormis, il est vrai, mais s’embrassant toujours !

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