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LA GUIGNE


À mon ami Edgar de V***

I

PASTEL

  
Elle avait dix-sept ans. On la nommait la Guigne
Pour son teint rose et blanc, de marbre et de corail.
C’était une fillette irritante et maligne,
Dont le rire perlait entre les dents d’émail.
Bouquetière, l’été, d’un gothique portail
Son corps de zingara coupait la froide ligne.
 
Sur vous elle jetait son œil humide et brun,
Tout chargé de langueur et pétillant de vice ;
Mais, dans les carrefours, les don Juan, les Lauzun,