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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/170

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La Guigne


N’en déplaise au lecteur, ces amours idylliques
S’éveillèrent l’hiver dans un pauvre grenier,
Sous les toits, à côté des moineaux faméliques,
Voisins des chats rôdant autour du pigeonnier.
Ce taudis était loin des bosquets de Chénier
Où le berger Tircis chante ses bucoliques.

Le vent du nord soufflait ; le fantasque Ariel
Pour quelque Prospero déchaînait sa tempête,
Et des brouillards neigeux cachaient l’étoile au ciel :
Vers l’aube, les rayons de la lune indiscrète
Pénétrèrent blafards dans l’obscure chambrette
Où nos amants rêvaient de la lune de miel.