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AU GALOP

Monte en selle, et partons. Mais… bien loin,
Qu’un galop continu nous transporte
Dans les champs embaumés par le foin
Et les pins à l’odeur âcre et forte.

Ne retiens pas la bride à ton poing…
Le vent frais du matin nous escorte,
À travers le simoun le Bédouin
N’a jamais chevauché de la sorte…
 
Tout là bas les taillis sont épais.
Le soir même ils paraissent suspects,
Mais le jour l’amour seul y braconne…
 
Sans piqueur, sans un cor qui détonne,
Sans témoin qui pourrait l’accuser,
Il prendra sur ta lèvre un baiser !