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Pour Follette

— À qui parle-t-il ainsi, ce vaurien,
Gibier de malheur encombrant la piste ? »

Et déjà Mouraud me sautait au corps…
J’invoquai Follette, et, sans grands efforts,
D’un coup de couteau j’ai tué la bête…
Puis au tour du maître… Il vécut ce soir ;
Sur la neige blanche il fait un pli noir,
Et le sang caillé lui sort de la tête…

C’est pourquoi, ce soir plutôt que demain,
Je voudrais te voir au bord du chemin,
Follette, ma sœur, au regard céleste.
Je t’aimais déjà… Te faire l’aveu
De ce pur amour, c’est mon dernier vœu
Avant l’échafaud, l’espoir qui me reste.

Wilrijk, septembre 1878.