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La Chanson de l’Homme fort


La neige et le vent pêle-mêle
Le cernent. Intact il en sort,
On saitMon homme est fort.

On saitMon homme est fort.
On saitIl n’est, à bord
Des navires transatlantiques,
De poids qu’il ne puisse porter.
Il a trente ans. Sans le flatter,
Ses yeux bruns sont plus sympathiques
Que ceux d’un signor ou d’un lord.
On saitMon homme est fort.

On saitMon homme est fort.
On saitUn doux transport
M’agite dès que dans la rue
J’entends son pas, et qu’il revient ;
À peine si mon cœur contient
æ L’ivresse qu’y produit sa vue…
De m’embrasser il ne démord,
On saitMon homme fort.

On saitMon homme est fort.
On saitLorsqu’il s’endort