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LES FUSILLÉS DE MALINES

décrocher leurs battants et à fêler leurs panses. Et le vacarme grandit et se rapprocha tellement que les villageois ne furent plus obligés de s’allonger par terre pour en distinguer les facteurs. Il aurait fini par leur briser le tympan.

Si ces volées rageuses n’avaient rendu toute méprise impossible, les écoutants auraient pu se croire à l’aube des Pâques, lorsque les voyageuses étrangées par les Ténèbres de la Semaine-Sainte s’en reviennent de leur migration à Rome, avec les hirondelles et les cigognes bienvoulues. Seulement on était plus proche de l’octave des Morts que du temps pascal, et les Ténèbres jacobines avaient duré plusieurs années.

Aussi, jamais cloches retrouvées, cloches rapatriées n’avaient déchaîné pareils alleluias !

Nos rustauds se régalaient de cette musique comminatoire. Les sanglantes matines de Bruges et les vêpres de Palerme, ne prêchèrent plus impérieusement l’extermination des Français oppresseurs !

Les opprimés inhalaient, à pleines bouf-