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Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/130

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Myrtes et Cyprès.


Celui-ci ses duels, celui-là ses maîtresses :
Conquêtes de salons et succès de trottoirs.
Il n’en était aucun qui n’eût de deux yeux noirs
Subi le magnétisme et convoité la flamme.
« À notre amphitryon de nous nommer sa dame ! »
S’écria don Salluste en tirant par le bras
Le maître du château qui ne l’écoutait pas.
« Oui, don Guzman, parlez, insistèrent les autres :
Vous savez nos amours, racontez-nous les vôtres.
Un poëte, un artiste, un brillant cavalier
N’a guère de motifs pour se faire prier. »
Don Guzman se leva : « Soit, dit-il, mais peut-être,
Lorsque j’aurai fini devrez-vous reconnaître
Qu’il est de ces récits qu’il ne faut écouter
Que lorsqu’on est lassé de rire et de chanter…
D’abord ne vantez plus les attraits de vos belles,
Qui pour leurs amants seuls ont des airs de pucelles,
Qui ne leur disent pas un mot sans le peser,
Et ne savent jamais accorder un baiser…
Plantes de serre chaude, où la sève ne monte,