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Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/134

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Myrtes et Cyprès.


Je restais insensible à tout, sauf au plaisir
De tourner sans laisser poser mon pied sur place,
Oubliant et le temps, et la foule, et l’espace !
Ce bal durait ainsi jusque vers le matin,
Et j’étais sur le point de le quitter enfin,
Non sans jeter encore un regard plein d’envie
Sur ceux qui du galop goûtaient la frénésie.
En ce moment, mes yeux tombèrent brusquement
Sur deux petits bergers : un couple ravissant,
Deux femmes ! Mais jamais vision plus mignonne
Ne passa dans un bal où la beauté rayonne.
L’une d’elles surtout, une brune aux yeux bleus,
Dont je suivais les pas légers et sinueux,
Offrait de tels attraits que l’artiste lui-même
Eût renoncé pour elle à l’idéal suprême.
Délicieux visage au galbe sans pareil,
Bouche mutine : un arc moins rose que vermeil.
Sourire provocant, par moments faisant place
À de longs airs pensifs, adorables de grâce.
Le nez, le front, les cils ! — ah ! mon Dieu ! tout cela