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Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/192

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Myrtes et Cyprès.

Chaque objet est couvert d’un voile,
Et mot je sens peser la toile
Dont on se revêt au tombeau.

Il fait froid. Une cloche tinte…
Est-ce un glas, ou bien un tocsin ?
Le chien hurle, et dans cette enceinte
La lampe obscure et presque éteinte
Des spectres conjure l’essaim.

Je te retiens près de ma couche,
Muse, tu devines pourquoi,
Tu guettes l’adieu sur ma bouche,
La pâleur de mon front te touche.
Pleure, ah ! pleure, muse, sur moi !

Pourquoi ne puis-je attendre encore
L’hirondelle et le rossignol,
Et voir aux larmes de l’aurore,