Page:Eekhoud - Teniers, 1926.djvu/32

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premier lit. Jean Erasme Quellin, gendre de Teniers, et mari d’une fille issue de la première union du peintre, écrivait en flamand, le 13 janvier 1691, à son beau-frère : « Il est surprenant que toute cette fortune (al dat goed) ait été dépensée si rapidement, alors qu’après de longues années de travaux et de succès l’opinion générale attribuait à papa un capital de plus de cent mille patacons ».

Malgré cette description Quellin n’en garde point rancune à son beau-père. Peu de jours après, dans une nouvelle lettre à Van Goethem, son beau-frère, il écrira : « Père ignore ce qui s’est perpétré en son nom… Quand j’allais le voir j’ai constaté que par moments il avait perdu la mémoire et la raison au point de demander s’il se trouvait malade dans la maison d’amis ou d’étrangers ; il était dans un état d’inanition où il demeura jusqu’à son décès qui survint peu de jours après ».

Quelle ironie du destin ! Implacable retour des choses d’ici bas ! Il semble que la Némésis jalouse se soit acharnée sur le peintre qui avait célébré avec le plus de lyrisme et d’effusions les beautés, les joies et les charmes de la vie.

On avait même prétendu que ce lamentable déclin