Page:Eekhoud - Teniers, 1926.djvu/41

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D’après un travail de M. Louis Gonsse dans la Gazette des Beaux-Arts (1873), il est prouvé que deux tableaux de Teniers décoraient la chambre à coucher du monarque.

« L’intendant de Versailles avait-il mis trop de Teniers dans l’appartement de son maître et non des meilleurs ? » se demande le Chevalier Schellekens à ce propos. « Est-ce l’abus qui provoqua la réponse du roi ? Il est permis de le soutenir. »

La boutade méprisante du souverain telle qu’elle est rapportée par Voltaire dans ses mélanges anecdotiques du Siècle de Louis XIV était due sans doute à un mouvement d’humeur et d’impatience. Nous serions d’autant plus autorisés à le croire que dans un autre passage de son Siècle de Louis XIV, Voltaire reproduit une lettre qu’il écrivit en 1775 au secrétaire de l’Académie de Pau et dans laquelle il est dit : « Vous me demandez pourquoi Louis XIV ne fit pas tomber ses bienfaits sur La Fontaine, comme sur les autres gens de lettres. Je vous répondrai d’abord qu’il ne goûtait pas assez le genre dans lequel le conteur charmant excelle. Il traîtait les fables de La Fontaine comme les tableaux de Teniers dont il ne voulait voir aucun dans ses appartements. Il n’ai-