Page:Eekhoud - Teniers, 1926.djvu/84

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« Au premier plan, un des tâcherons — l’apprenti en question, — le personnage principal, en quelque sorte l’âme du tableau, a laissé tomber à ses pieds ses outils et son sac trop lourd. La tête légèrement penchée, un bras pendant, l’autre plié, la main dans la poche de sa veste, il regarde, très las, ces exubérances.

« Et avec cette éloquente virtuosité qui sait parfois atteindre au simple et à l’émotionnant, tenté par cette figure très vive, le maître peintre, l’a enveloppée d’une telle expression qu’une petite tristesse domine le hourvari joyeux de la maison en fête — et que la précieuse vérité du personnage fait de cette composition une page très à part dans l’œuvre… »

Une place à part, oui ; très à part, non. Car, ainsi que nous croyons l’avoir établi au cours de cette rapide monographie, le bon Teniers n’a pas encore été mis à son rang.

Loin d’avoir prodigué des laideurs plus ou moins exhilarantes et bouffonnes, d’avoir multiplié des bacchanales de grotesques ou de brutes, il ne fit même qu’une part restreinte aux frairies et aux divertissements populaires de patriarcale tenue.

Des scènes de rusticité paisible et d’intimité fami-