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longtemps, puis tour à tour exigé et abandonné durant la période néfaste où le Japon vivra isolé dans le cercle de fer de son ombrageuse féodalité, il sera réclamé pour la dernière fois en 1872 pour être enfin supprimé en 1876, en vertu d’un traité.

Cela dit, revenons à Jingo-Kogo. Sitôt rentrée au Japon, la belliqueuse impératrice accoucha du fameux Ojine (270 à 310 ap. J.-C.), sous le règne de qui l’influence des lettres et des arts de la Chine devaient transformer la face du Nippon. Alors seulement la mort de l’empereur fut rendue publique et l’impératrice proclamée régente.

La route était frayée. A peine Ojine eut-il atteint l’âge d’homme, qu’il accueillit avec faveur tous ceux qui apportaient à son empire un élément nouveau de prospérité. Ce fut à ce moment que le roi de Koudara lui adressa un lettré du nom d’Anaki, avec tout un convoi d’armes, de chevaux et de miroirs. Anaki amenait encore un certain nombre d’ouvrières expertes dans l’art de la couture. Bientôt après arriva, sur l’invitation expresse de Ojine, le philosophe Wani, avec des forgerons, des tisserands, des distillateurs, etc. Le savant coréen importait, par la même occasion, la plupart des livres classiques de la Chine, entre autres le Rongo, recueil des doctrines confuciennes et le fameux Senjimon ou livre des mille caractères, ainsi nommé parce qu’il renfermait mille signes idéographiques différents. Nommé précepteur du prince impérial, il vulgarisa l’usage de l’écriture.