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Monts où dort mon enfance,
Où près de mes chevreuils
Chantaient les gais bouvreuils
Dans l’enclos sans défense ;
Où je courais joyeux
Dans les neiges fondues
Des hauts monts descendues
Sur le gazon soyeux ;
Où les faons aux doux yeux de la biche frileuse
Dorment paisiblement à l’ombre du buisson,
Pendant que les rayons de la lune onduleuse
Argentent les sentiers qu’embaume le cresson ;
Où l’on entend chanter les sources éloignées
Et bramer les grands cerfs piqués des moucherons,
Quand les chênes tremblants sous le choc des cognées
Mêlent leurs bruits confus aux chants des bûcherons.