Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/111

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Si l’orage ou le vent bat notre front mortel,
Ne craignons pas d’aller, aux marches de l’autel,
Dire l’Ave Maria que disait notre mère ;
Lorsque l’on a souffert, on croit toujours en Dieu,
Et souvent à la paix qu’exhale le saint lieu,
Se rassérène enfin notre existence amère !

Que les hommes jamais ne voient notre mépris,
Trouvons des mots d’amour pour les cœurs incompris,
Sachons être assez grands pour bannir toute haine.
Si nous avons en nous quelque ulcère rongeur,
— N’étalons pas à tous sa sanglante rougeur,
Avec le tronc pourri restons droit comme un chêne.

Sachons vivre isolés au milieu des humains,
N’allons pas, à genoux, sur le bord des chemins
Mendier aux passants l’aumône d’une larme,
Que l’hymne sanglotant de nos sombres ennuis
Ne verse ses accords qu’au silence des nuits,
Ayons dans le combat le silence pour arme !