Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


J’ai parcouru longtemps, la torche dans la main,
Les cryptes insondées des vieux temples de l’Inde,
J’ai promené mes pas, las du murmure humain.
Plus loin que l’équateur où l’univers se scinde ;

Puis je suis revenu des mondes primitifs,
Au sol européen où la souffrance abonde,
Où les hommes partout sont pâles et chétifs ;
Mais j’ai repris bientôt ma course vagabonde.

Alors, sans me lasser, vers les pays du Nord,
J’ai cherché d’autres fils de la famille humaine,
Où le pin sous l’orage en gémissant se tord,
Où l’hiver immobile a fixé son domaine ;

Dans la hutte enfumée où s’endort le Lapon,
Près de l’âtre glacé des pauvres Kamtchadales,
Auprès du Groenlandais qui vit de son harpon,
Et sur les mers de glace imprime ses sandales,