Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/37

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Des derniers glaciers je foulais le domaine,
Je me sentais pâlir sous un étrange émoi.
J’entendais par moments, dans l’éloignement vague,
De la mer sociale encor houler la vague,
Et ma voix s’éleva
Sur ces pics inconnus que n’atteint pas l’orage ;
Je criai de nouveau dans un spasme de rage :
Jéhovah ! Jéhovah !

Mais rien ne répondit à ma voix déchirante
Que le vent qui passait dans la nuée errante.
V
L’infini, l’infini, calme, incommensurable !
Les cieux se déroulant sans bornes ni milieu !
Le monde sous mes pieds est comme un grain de sable !
Mon gosier desséché semble aspirer du feu ;
Tout dort autour de moi sur le lit du silence ;
La lampe d’or des nuits dans l’éther se balance. —
Et ma voix s’éleva