Aller au contenu

Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



LA BARQUE


Neuf heures sonnaient au timbre fêlé de l’église quand Urbain Coët sortit de chez Goustan. Sur le seuil, que la lampe teinta de lumière rouge, le vieux Mathieu l’assura de nouveau en lui serrant la main :

— Et tu seras content, mon gars, ta barque sera belle !

Urbain partit, emporté doucement, comme à la voile, par son cœur et roulant dans le bonheur. Ses galoches fouettaient le pavage inégal du quai, dominé de mâtures à demi effacées par la nuit. Il savait que sa barque reposait là-bas de l’autre côté du port, sous un hangar indistinct, mais vers lequel il regarda par habitude et par plaisir.

Il crut rêver et s’arrêta court. Une lueur a fulguré dans les ténèbres et l’eau lui apporte un cra-