fuite, et les rochers perfides tapis sous des lianes. Gaud poussait la yole le cul en avant, en sciant des avirons, de sorte qu’il avait toujours le sabot sous ses yeux.
La bougie fondait de travers parce qu’un souffle couchait la flamme. Gaud faisait le gros dos sous le soleil de cette fin de février qui commençait à chauffer. Sémelin redisait un Pater.
— Nom de Dieu !
Gaud avait enlevé la yole en cinq coups d’aviron, la jetait à terre où elle monta sur une vague tandis qu’il sautait au rivage. Il escalada les éboulis, s’élança dans une coupure qui fend l’îlot en travers jusqu’à la côte ouest où il arriva tout à bout de souffle.
Piron y chargeait tranquillement une caisse sur son épaule et la Gaude s’éloignait sur la sente, là-bas, le cotillon ballant. Il aurait juré avoir vu la coiffe embrasser le béret, en dépassant le gros rocher tout à l’heure. Des yeux il chercha les traces, mais le granit n’est pas dénonciateur. Alors il guetta Jean-Baptiste qui grimpait la falaise.
— Tu t’assommerais si tu tombais en arrière avec cette caisse, lui dit-il sournoisement.
Jean-Baptiste s’arrêta, prit son aplomb, et la face cramoisie riposta :
— Crois-tu ?
Gaud ricana, inquiet et gêné à la fois. Piron