— Montre-le moi ?
Alors il tira de sa vareuse un bouchon de papier crasseux qu’il défroissa.
— Tiens ! il est tout rouge !… J’aime mieux çui à la Zacharie !
— Y en avait pus comme ça…
Jean-Baptiste fut troublé. — S’il n’allait pas plaire à la Gaude ? Il regarda sa sœur qui avait saisi le collier et l’appliquait à sa gorge devant un éclat de miroir qui faisait dans la muraille une cassure lumineuse. Alors il ne put s’empêcher de l’admirer, tant les grains rouges avaient d’éclat sur la chair brune. Mais quand il voulut le reprendre, la Louise se déroba en minaudant :
— Pour qui qu’il est ?
— Ça te regarde-t-il ! et puis t’as pas honte de t’parer quand c’est qu’ton père est mort !
Alors elle le donna vivement à son enfant qui jouait sur le sol avec des pattes de cancres.
— Dis à tonton qu’il est beau son collier !
Le petit agrippa les perles en riant, les agita, les porta à sa bouche et comme Jean-Baptiste se penchait pour les lui enlever, la Louise s’interposa :
— Ah ! laisse-le donc, tu vas l’faire pleurer !
Tout de même le gars les empoigna, les serra dans leur papier et sortit en rigolant parce que la Louise criait de jalousie :