un cheval avec plus de grâce et ne donnait un coup d’épée avec plus de dextérité. Il n’était pas de joyeuse réunion, de partie d’honneur, dont il ne fût le coryphée ou l’arbitre. Tout ce que Bordeaux renfermait de jeunes gens à la mode, de riches fainéans, d’heureux désœuvrés, recherchait sa société et prenait sur lui modèle. Trente années se sont écoulées ; la révolution a dispersé cet essaim d’étourdis. Plusieurs ont surnagé dans la foule ; il en est même qu’on a comptés parmi les hommes marquans de l’époque. Notre notabilité gasconne s’est retrouvée à Paris avec eux. Mais qui devinerait l’homme de salon, le petit-maître à grandes prétentions, le héros de la mode, dans cet homme à longue barbe et couvert à peine de mauvais haillons, qui promène chaque jour le luxe de sa misère dans les galeries brillantes du Palais-Royal ?
» Chodruc-Duclos se fit remarquer par l’exaltation de ses opinions dans les réactions de l’an V. 1815 le retrouva avec ses souvenirs et des exigences qu’un ancien dévouement semblait en quelque sorte légitimer.
» Chodruc-Duclos fit le voyage de Gand ; il y fut même investi de fonctions provisoires. Lorsque le jour des récompenses fut arrivé, cet ardent serviteur éleva ses prétentions en