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qu’il possédait plusieurs propriétés en Gascogne, qu’il négligeait d’en percevoir les revenus, et qu’il ne vivait que d’aumônes déguisées sous le nom d’emprunts. Du reste, comme il justifiait d’un domicile fixe et habituel, il fut renvoyé de la plainte, et recommença son train de vie.

» C’est dans ces circonstances qu’il a été arrêté de nouveau, et cette fois sous la double prévention de vagabondage et d’outrage public à la pudeur. Son arrestation, à l’époque où nous nous trouvons, semble, en quelque sorte, être une conséquence du soin que prend chaque année l’autorité, de faire disparaître du Palais-Royal les filles de mauvaise vie qui encombrent ses galeries. Elle n’aura sans doute pas voulu, d’une part, que les yeux des honnêtes mères de famille fussent à chaque pas blessés par la vue d’effrontées courtisanes, et, d’autre part, que Chodruc-Duclos apparût en véritable Croquemitaine aux yeux des enfans qu’on amène en ces lieux pour les faire jouir à l’avance de la vue des trésors dont le jour des étrennes leur fournira leur part.

» Chodruc-Duclos s’est d’abord refusé à toute explication. Il a fait entendre par signes au commissaire de police, qu’il ne répondrait qu’à ses juges. Aujourd’hui il s’est présenté, habillé