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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/113

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LA CONVERSION DE JEANNE

significative et paraissant rayonner de plaisir de ces promesses d’intelligence de Lizzie, l’assit sur sa haute chaise de canne, à côté de grand’maman, qui se hâta de protéger au moyen d’une serviette la beauté du tablier neuf.

« Voyons à présent, monsieur Tryan, dit M. Jérôme d’un ton sérieux lorsque le thé fut servi, dites-moi ce qu’il en est à l’égard des méditations du soir. En allant hier à la ville, j’ai entendu qu’ils machinaient quelques projets de persécution. Je crains que ces coquins ne rendent la situation bien désagréable pour vous.

— Je ne doute pas qu’ils ne l’essayent ; je m’attends à ce qu’ils rassemblent la populace pour dimanche soir, comme ils l’ont fait pour le retour des délégués, afin de me vexer ainsi que la congrégation quand nous nous rendrons à l’église.

— Ce sont des hommes capables de tout, que ce Dempster et ce Budd ; puis Tomlinson les aide de son argent, quoiqu’il ne puisse le faire de son cerveau. Toutefois Dempster a perdu un client par ses mauvaises façons d’agir, et je me tromperais bien s’il n’en perd pas un de plus. Je pensais peu, monsieur Tryan, quand je lui confiai mes affaires, il y a eu vingt ans à la Saint-Michel, qu’il en arriverait à persécuter la religion. Je n’ai jamais rencontré un jeune homme aussi habile et d’aussi belle espérance qu’il l’était alors. On disait qu’il aimait à prendre un verre d’extra de temps