Aller au contenu

Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
LA CONVERSION DE JEANNE

ou deux malades, outre la famille de M. Dempster ; mais, comme il était évident que l’Évangélisme n’avait pas desséché le courant de ses anecdotes, ni altéré en rien sa connaissance de la constitution de ses clientes, il est probable qu’un changement qui se manifestait par si peu de signes visibles était le prétexte plutôt que la raison de son renvoi dans ces quelques cas particuliers. M. Dunn fut menacé de perdre plusieurs de ses bonnes pratiques, Mme Phipps et Mme Lowme ayant donné l’exemple, en lui faisant demander son mémoire ; et le marchand de drap commença à envisager ses prochains approvisionnements avec une inquiétude qui ne réussit pas à adoucir la comparaison que sa femme lui fit de sa position avec celle de Shadrach, Méshech et Abednego, qui furent jetés dans une fournaise enflammée. Car, ainsi qu’il lui en fit l’observation le lendemain matin, avec cette perspicacité qu’on a au moment où l’on se rase : tandis que leur délivrance consistait dans le fait que leur linge et leurs vêtements de laine ne furent pas consumés, sa propre délivrance avait le résultat précisément contraire. Mais nos convenances, cette admirable branche du grand système de l’intérêt personnel, nous engagent tous à nous entr’aider, en dépit de la différence de nos opinions. Il est probable qu’aucune haine philosophique ou théologique ne serait assez forte pour résister jusqu’à la fin au pouvoir de