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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/15

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LA CONVERSION DE JEANNE

CHAPITRE II

La conversation qu’on vient de rapporter n’a rien de très relevé ni de fort spirituel ; mais, s’il en était autrement, elle n’aurait point eu lieu à Milby, à l’époque où M. Dempster brillait, et où vivait encore le vieux vicaire, M. Crewe.

Plus d’un quart de siècle s’est écoulé depuis lors, et dans cet intervalle Milby a progressé aussi rapidement qu’aucune autre petite ville des domaines de Sa Majesté. Maintenant elle possède une belle station de chemin de fer, où le voyageur de Londres assoupi peut regarder par la portière à la brillante lueur du gaz, et voir des pères et des maris parfaitement sobres descendre des wagons avec leurs sacs de voyage, après avoir fait leurs affaires de la journée dans la capitale du comté. Il y réside un recteur, qui en appelle à la conscience de ses auditeurs avec tous les immenses avantages que donne à ce théologien la possession d’un équipage ; l’église a été agrandie d’au moins cinq cents places ; et les premiers